Une montée en température, une chute de pression, des turbulences provoquent une précipitation du calcaire en cristaux qui s’agglomèrent entre eux et forment des dépôts durs : « le tartre ».
Comment se produit l’entartrage ?
- quand il y a une montée en température : il se forme des dépôts de tartre sur les résistances chauffantes, des ballons, des bouilloires, des machines à laver, également sur toutes les surfaces en contact avec un fluide très chaud : les chaudières, les échangeurs de chaleur, les pompes à chaleur, les ballons solaires, et de très nombreuses machines industrielles.
- quand il y a une chute de pression ou des turbulences aussi bien avec l’eau chaude qu’avec l’eau froide : le calcaire précipite. Ce qui explique le colmatage de canalisations, la présence de tartre dans les coudes d’une conduite d’eau, au sortir d’un pommeau de douche ou d’un robinet (un mousseur peut être très entartré alors que l’intérieur de la tuyauterie ne le sera pas), aux points de pulvérisation d’un arrosage, dans un réservoir, sur la cuvette d’un wc…

La précipitation du calcaire dépend également d’autres paramètres, comme le pH (s’il est élevé, il favorise la tendance entartrante de l’eau, s’il est bas, il favorise la tendance agressive de l’eau), le TAC (Titre Alcalimétrique Complet qui est la concentration en ions CO3 carbonates et en ions HCO3 bicarbonates) et la salinité.
Ainsi, la dureté de l’eau n’est pas le seul paramètre à intervenir dans l’entartrage, ce qui explique que l’on constate parfois que les effets d’une eau calcaire soient assez différents d’un lieu à l’autre alors que la dureté de l’eau est identique.
Précision : concernant l’état de surface des parois en contact avec l’eau :
Comme pour tout cristal, le calcaire, qui lui aussi précipite en formant des cristaux qui se fixent les uns sur les autres, a besoin d’un support ou d’un point d’ancrage. La présence d’aspérités ou d’un dépôt de tartre existant déjà ou même d’un joint ou filasse qui dépasse à l’intérieur d’un raccord vont permettre au calcaire de précipiter. C’est ce qui explique qu’une surface neuve et bien lisse aura moins tendance à s’entartrer d’où l’intérêt de ne pas attendre son usure ou que commencent à se former des dépôts de tartre pour l’équiper d’un procédé anti calcaire.
Les conséquences de l’entartrage
En s’entartrant, les équipements de production d’eau chaude (ballon, chaudière, échangeurs de chaleur, pompe à chaleur…) durent moins longtemps : ils deviennent moins efficaces et s’usent prématurément nécessitant des interventions en détartrage souvent onéreuses d’autant plus quand cela perturbe le process de fabrication dans le cas de machines industrielles entartrées et donc moins performantes.
Longévité moins importante également de l’électroménager : lave-linge, machines à café… et de tous les équipements horticoles, d’élevage et industriels alimentés en eau.
… jusqu’au jour où il faut carrément les changer.
L’entartrage entraîne une surconsommation d’énergie : le tartre fait isolant et limite donc l’échange thermique. On considère qu’avec » 1 mm de calcaire sur une résistance, c’est 10 % d’énergie gaspillée » pour obtenir la même température donc une possibilité d’économies à privilégier. (Exemples : résistances de ballon, de chaudière ou de machines à laver ou encore d’une bouilloire).
L’entartrage, ce sont aussi des canalisations colmatées qui réduisent le débit de l’eau, des vannes d’équilibrage et des vannes d’arrêt bloquées, des douchettes qui se bouchent, des mousseurs de robinets qui s’obstruent, des mitigeurs qui grippent, des réservoirs de wc ou des robinets qui font du goutte à goutte…
En plus d’endommager vos équipements, l’entartrage laisse des traces inesthétiques.