Des boues bactériennes sont présentes aussi bien dans des réseaux basse température que dans des réseaux chauffage ou climatisation, une des composantes des boues parfois très problématique.
Bactéries filamenteuses en présence de gaines en PER et en cas de chauffage basse température
Depuis une vingtaine d’années, on utilise de plus en plus les canalisations en PER (PolyEthylène Réticulé) car elles sont bon marché et surtout s’installent beaucoup plus facilement que celles en acier ou en cuivre : pas de soudage, montage par sertissage. Or, en particulier avec les gaines en PER sans BAO (Barrière Anti-Oxygène) qui présentent ainsi une certaine porosité à l’air, c’est à la fois la corrosion des surfaces métalliques de l’installation qui est favorisée, mais également le développement des bactéries filamenteuses. Ces dernières se multiplient rapidement, vivant en colonies, elles peuvent obstruer tout ou partie des canalisations, contribuant ainsi très largement au phénomène de l’embouage.

Bactéries BSR et corrrosion
Dans les réseaux fermés, s’ils sont bien conçus et qu’il n’y a pas d’apport d’eau et donc d’oxygène, on pourrait penser qu’il ne devrait pas y avoir de bactéries. En réalité, il existe les bactéries type BSR (Bactéries Sulfato-Réductrices) qui ont la particularité d’être anaérobies (elles n’ont pas besoin d’oxygène), ce qui explique qu’elles sont présentes dans les réseaux d’eau glacée et de chauffage.
Or, ces bactéries accentuent la corrosion des parties métalliques.
Les limites des procédés classiques de désembouage sur les bactéries
Les bactéries, notamment les filamenteuses, sont protégées par leur biofilm, ce dépôt dont elles sont un des composants, qui adhère fortement aux parois.
- Un simple rinçage du réseau ne permet pas d’éliminer le biofilm
- Un biocide ne parvient guère à pénétrer le biofilm, les bactéries restent en nombre.
C’est la situation fréquemment constatée dans les gaines en PER sans BAO en cas de chauffage par le sol. Mais c’est sans doute également une explication de la présence de ces bactéries dans les autres réseaux de chauffage ; la multiplication des bactéries se produisant probablement durant les mois où le chauffage est à l’arrêt et donc à bonne température pour ces bactéries.
Si le traitement chimique s’avère inefficace, ce sont des interventions à répétition du technicien chauffage pour nettoyer filtres paliers, canalisations, radiateurs, pot à boues.
Bien souvent, il faut avoir recours à un désembouage, une opération onéreuse d’autant plus que les problèmes d’embouage peuvent réapparaître à peine quelques mois plus tard.
Nos conseils : quand il y a analyse de l’eau, il faut demander que soit vérifiée la présence de bactéries, analyse d’autant plus intéressante qu’elle permet de vérifier l’efficacité d’un traitement (dans la mesure où il y en a un) et d’y renoncer le cas échéant.
On peut s’interroger sur le fait qu’un traiteur d’eau ne vérifie pratiquement jamais la présence de bactéries quand il fait une analyse de l’eau.